Coucou papounet,

Un jour quelqu’un m’a dit qu’elle écrivait aux personnes disparues et aujourd’hui c’est mon tour.

2 ans c’est long et court à la fois.

J’ai parfois l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas entendu le son de ta voix, que je n’ai pas senti ton odeur, que je n’ai pas grattouillé tes cheveux blancs mais en même temps j’ai l’impression que ces 2 années sont passées à une vitesse folle.

Je me demande souvent où tu es ? Ce que tu fais ? Avec qui ?

Je me demande si tu as trouvé le repos dont tu avais tant besoin ? Si tu es heureux là-bas ? Si tu me vois (quand je fais des bêtises), si tu guides mes pas.

Je me demande souvent qu’est-ce que tu ferais si tu étais là ? Avec nous ?

Tu as croisé Arondo et Gwedongui ? Elles aussi sont parties.

Tu sais que tu me manques ?

Tu sais que j’arrive maintenant à regarder nos photos sans pleurer ? Elles arrivent même à me redonner le sourire !

Tu sais que j’ai sauté le pas ? Je suis enfin rentrée au Gabon ! Je suis sûre que tu m’aurais dit qu’il était temps !

Qu’est-ce que tu penserais de tout ça ? Ta fille, la prunelle de tes yeux à Maonda ? Impensable non ?

J’ai encore le réflexe de vouloir t’appeler quand tout va mal, toi qui avais le don de m’apaiser. Au son de ma voix tu savais que ce n’était pas juste un coucou mais un appel de détresse.

Et les anniversaires ? Tu fêtes encore le tien ? Est-ce que ça a du sens de continuer à compter les années ? Est-ce que le 15 décembre a toujours de l’importance. Çà me manque de te voir souffler tes petites bougies. De mon coté, cette année j’ai encore attendu ton appel puis j’ai compris.

C’est dur.

J’ai recommencé à pleurnicher en essayant de parler de toi, la douleur est de retour mais ce n’est que passager, je l’espère.

Je t’aime AIC, je t’aime plus qu’hier et bien moins que demain.